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Conférence-débat - Justice animale, justice sociale : même combat ?

lundi 19 décembre 2016, par Diane

Pour notre première soirée débat-conférence de l’année, nous vous proposons l’intervention de Frédéric Côté-Boudreau en partenariat avec L214 Ethique et Animaux sur la thématique : Justice animale et justice sociale, même combat ?
Près de 200 personnes ont assisté à la conférence. Frédéric Côté-Boudreau, doctorant en philosophie et spécialisé en éthique animale à la Queen’s University au Québec, a pu partager sa réflexion avec le public.
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La justice animale vise à respecter les droits fondamentaux des animaux, et l’antispécisme, c’est à dire, le fait de ne pas hiérarchiser les intérêts des individus selon leur espèce, en est un mouvement. Les oppressions vis à vis d’une personne ou d’un groupe de personnes peuvent se cumuler ; une femme noire pouvant subir à la fois le sexisme et le racisme. Il s’agit là de l’intersectionnalité des causes. De plus les formes d’oppressions se soutiennent entre elles.
C’est pourquoi il faut lutter contre toutes les formes d’oppressions et non pas en privilégier une au détriment des autres.

Mais alors pourquoi est-il encore rare de voir l’antispécisme allié aux autres luttes sociales ?
Ce fait est directement imputable à la construction sociale de l’animal et à la négation de son oppression.
Si les humains sont des animaux, lorsqu’on emploie le mot “animal”, ils en sont exclus. On souhaite ériger une frontière entre l’humain et les autres espèces animales.
Les animaux sont socialement perçus de façon déterministe et utilitaire, non comme des individus. L’anthropomorphisme a aussi une place très importante dans le jugement que l’on porte à un animal : une souris sera considérée vermine dans un foyer, outil dans un laboratoire ou amie en tant qu’animal domestique.

L’animal n’est pas considéré comme un être victime d’oppression.

Le raisonnement est simple : s’il ne manifeste pas de résistance politique, alors il ne subit pas d’oppression. Jason Hribal, historien, décrit la résistance politique comme suit « Simuler l’ignorance, s’opposer aux ordres, ralentir, se traîner les pattes, refuser de travailler sans nourriture adéquates ou pendant les heures les plus chaudes de la journée, émettre des plaintes vocales, chaparder ouvertement ou en secret, briser l’équipement, s’évader et se livrer à un affrontement direct […]. »
Ainsi même si les cochons et les vaches ne manifestent pas dans la rue en scandant leurs revendications, ils sont capables de signaler qu’ils n’acceptent pas leur situation.
Rassembler les luttes sociales en n’omettant pas l’antispécisme, serait donc la meilleure stratégie. Frédéric Côté-Boudreau met en garde contre la hiérarchisation des oppressions et l’idée qu’il faille d’abord s’occuper des gains sociaux encore fragiles.

La conférence était suivie d’un échange de questions-réponses entre le public et l’intervenant. Les discussions se sont poursuivies jusqu’à 22h autour d’un buffet végétal préparé par la charcutière-traiteur végane Miaoum-végé
Les associations L214 et Sentience Rennes sont ravies du retour très positif de la part du public.

Nous remercions l’Université Rennes 2 pour son soutien financier et matériel.

L’interview radio dans la matinale de Canal Bpour parler de la conférence (à partir de 11min).

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