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Retours sur les Estivales 2014 : les conférences

samedi 23 août 2014, par Nassima

RÉSUMÉ DES AUTRES CONFÉRENCES :
(Pour un compte-rendu plus détaillé, n’hésitez pas à vous rendre sur le site des Estivales 2014 !
http://www.question-animale.org/fra/estivales-2014-programme)

SAMEDI MATIN  : Municipales, européennes, parlementaires, présidentielles : comment faire une place aux animaux dans la Politique ?

Les trois intervenantes ont montré différentes manières d’amener les élus à se pencher sur la question des animaux :
Nathalie (Sea Shepherd) n’avait jamais voulu intégrer un parti avant de s’intéresser à la cause animale et de savoir qu’Europe Écologie les Verts avait besoin d’une militante pour s’occuper des questions animalistes dans le 3e arrondissements de Lyon. Pour elle, il faut faire interagir les élus et les associations.
Christine : elle s’engage en Juin 2013 dans le Collectif Nantais pour les Animaux qui crée un dossier pour les municipales de 2014 demandant aux élus de prendre position sur des sujets divers tels que le végétarisme dans les restaurations collectives, les animaux dans les cirques, la stérilisation des chats errants. Seuls deux partis ont répondu : les écologistes et le Front National.
Mira : elle a décidé de s’engager directement en tant qu’élue (d’Europe Écologie les Verts, Paris 18e), et essaie de changer les mentalités au sein même du parti. Si son végétalisme est plus ou moins compris, son anti-spécisme l’est beaucoup moins et elle sent qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire de ce côté-là. Elle a insisté sur le fait que les choses prennent du temps et qu’il faut entrer jeune en politique pour pouvoir voir des résultats des années plus tard.

SAMEDI APRÈS-MIDI : L’Histoire de l’Abattage

On distingue l’abattage rituel (qui se pratiquait dans l’Égypte ancienne), comprenant une ligature puis un égorgement, de l’abattage “occidental” (par étourdissement). Avec le temps, la différence entre les deux méthodes s’est accrue. Cette différence de méthode est due à une probable différence d’idéologie : dans certaines cultures, le véhicule vital est le souffle, il faut donc étouffer la bête pour la tuer, alors que dans d’autres, le véhicule vital est le sang, il faut donc égorger (on étouffe alors les animaux et humains non nobles).
Quelques chiffres : on estimerait à 10 % la population de lapins mal étourdis (par électronarcose), et il ne faut pas oublier que 0% des poissons sont étourdis avant d’être tués (ils sont 10 milliards chaque année).

DIMANCHE MATIN : Le progrès moral

On a l’impression de vivre dans un monde violent et on en parle beaucoup, mais il l’est en réalité moins qu’avant, où l’on pratiquait par exemple couramment la torture, les châtiments corporels ou les lynchages. Cette baisse de la violence peut peut-être s’expliquer par l’alphabétisation de la population et le développement de l’empathie par les romans et les fictions. Le développement de la démocratie et d’une communauté internationale ainsi que d’un commerce international est un bon moyen de promouvoir la paix. Concernant le droit des animaux, les mentalités évolueraient également de manière encourageante.

DIMANCHE APRÈS-MIDI : Top 10 des études empiriques pour la cause ET Le mouvement animaliste au Québec.

Top 10 des études empiriques pour la cause :
1. Les militants pour la justice sont-ils plus émotifs ?
2. Les racistes sont-ils spécistes ?
3. Les émissions de gaz à effet de serre des différentes pratiques alimentaires
4. Les pitounes de Peta, ça marche ou pas ?
5. Qu’est-ce que ça change de lire Pollan ?
6. Chien galeux ou compagnon à fourrure ?
7. Les stéréotypes négatifs affectent l’influence des activistes
8. Les végés sont en meilleure santé que les omnis
9. Le bingo de l’omnivore
10. Qui sont les flexitariens ?

Le mouvement animaliste au Québec :

Il a commencé en 2009 avec un joueur de hockey qui devient vegan et militant après avoir vu Earthlings et fait la une des journaux. L’intervenante se saisit de l’occasion pour publier Je mange avec ma tête en 2011 qui a un franc succès médiatique. Une superstar de la télé québécoise, végétarienne depuis longtemps, diffuse à une heure de grande écoute une émission sur l’industrie de la viande. L’impact est fort, les gens réalisent que 99% de la viande qu’ils consomment est issue de l’élevage industriel. En 2013, l’intervenante critique l’industrie laitière dans Vache à lait, qui suscite de vives réactions négatives ( elle n’est pas crédible, parce que végane). Malgré cela, le mouvement a pris une certaine vitesse en hiver dernier et commence à attirer l’attention des journalistes. Les militants québécois ont lancé le manifeste « les animaux ne sont pas des choses » pour un changement de statut dans le code civil. Cet été il y a eu la marche pour la fermeture des abattoirs. Cet automne se tiendra le premier festival végane.

LUNDI MATIN : Le foie gras : lutter contre une tradition

L’association L214, qui était à l’origine l’association Stop Gavage (crée en 2003) qui luttait exclusivement contre la production de foie gras (et de ses sous-produits), agit par des enquêtes filmées, des actions ciblées ou plus générales (de type Vegan Place, avec de la nourriture végétalienne et des films), dont certaines juridiques.
La production de foie concerne essentiellement les canards et non les oies comme on le croit souvent. La France représente 75% de la production mondiale de foie gras, avec 19190 tonnes par an. La production a baissé depuis 2005, ce qui pourrait traduire une prise de conscience de la population. La production est interdite dans de nombreux pays, mais en France des stratégies sont mises en place pour maintenir la pratique : on fait croire à une tradition alors que cette production est en fait récente, la loi protège un soi-disant patrimoine culturel alors même que nourrir un animal doit se faire légalement sans douleur.

LUNDI APRÈS-MIDI : le véganisme est-il un humanisme ?

On distingue plusieurs types d’humanisme, parmi lesquels l’humanisme moral exclusif et l’humanisme moral inclusif. Le premier, anthropocentriste et donc spéciste, pourrait tout de même amener à promouvoir le végétalisme pour des raisons environnementales. Le second pourrait bénéficier de l’idéologie anti-spéciste qui pourrait renforcer l’empathie envers les êrte humains vulnérables.

MARDI MATIN : Les méthodes substitutives à l’expérimentation animale

11 millions d’animaux sont sacrifiés chaque année sur l’autel de la science en Union Européenne, dont plus de 2 millions en France. Ce dans le but de tester des produits d’entretien, médicaments, ou lors de la dissection en collège, par exemple. Ce sacrifice d’animaux serait nécessaire pour guérir des êtres humains et acquérir des savoirs.
Pourtant, des alternatives existent (reproduction de cellules ou organes ou utilisation d’organes donnés pour la science, modélisation informatique) et la fiabilité des tests sur les animaux est contestée dans le milieu scientifique (notamment par le collectif Antidote, parce que l’animal n’est pas le modèle biologique de l’être humain, un être humain lui-même l’étant à peine pour les autres êtres humains).

MARDI APRÈS-MIDI : Les enjeux d’un réseau animaliste étudiant

Élodie et nous-mêmes avons présenté Sentience et ses projets, ainsi que des pistes pour étendre un réseau animaliste étudiant.

EQA 2014/ Association Sentience - Les enjeux d’un réseau animaliste étudiant from Question animale on Vimeo.

MERCREDI APRÈS-MIDI : Influence des choix alimentaires : position du consommateur, interventions actuelles, et pistes d’actions pour le futur.

Le consommateur est au bout d’une chaîne qui comprend les producteurs, les transformateurs et les distributeurs de produits. Pour influencer la production dans les différents types d’élevages, il faut agir sur le consommateur. Pour ce faire, il faut apprendre à le connaître, savoir ce qui influence ses choix (culture, publicité, valeurs, entourage, rythme de vie, plaisir, qualité, prix, addictions). Chaque discours convient le mieux à un certain type de personnes (Maxime Ginolin qui a beaucoup de succès auprès des adolescents, par exemple). Il faut donc multiplier les acteurs, mais aussi les méthodes. La culpabilisation, par exemple, représente une forme d’aggression, le cheminement qui s’ensuit se fait mieux dans l’intimité. Il vaut mieux avoir des discours crédibles, et si possible positifs. Il faut respecter le libre-arbitre de la personne et proposer des actes simples, et mettre en place des solutions utiles au quotidien.

JEUDI MATIN : Pensée réactionnaire et fascisme dans le mouvement animaliste

On a eu deux petites présentations autour de la même problématique (les deux intervenants n’ayant pas eu la possibilité de se concerter avant).

Yves Bonnardel : On a pu observer toute la violence de certains défenseurs de la cause animale lors de l’affaire Farid de la Morlette, où Farid a été puni par une peine exemplaire. Le fascisme s’oppose à un progressisme, qui suppose une meilleure prise en compte des intérêts de chacun. La pensée réactionnaire va quant à elle à l’encontre de l’égalité. Le fasciste est l’artisan de la soumission des individus à “leur” communauté. Cela se retrouve dans le mouvement animaliste, certaines personnes se créent un sentiment identitaire par l’utilisation d’un “nous” et d’un “eux”. La cause s’efface alors au profit d’un confort communautaire (on convainc alors les gens de rejoindre la communauté végane et non de devenir des militants égalitaristes).
Il existe également dans ce mouvement des personnes qui veulent maintenir la frontière entre humains et animaux non humains, qui croient en un ordre naturel (celui de la Nature, qui serait un modèle), des nationalistes, des personnes qui défendent une idéologie de la culpabilité, qui ont une hantise de la contamination du mouvement.

David Olivier : Le mouvement animaliste devrait se construire au-delà des clivages gauche/droite qui ne veulent rien dire. Les réactionnaires et les progressistes sont contre l’état actuel des choses mais les premiers seraient plutôt pour un retour à un état antérieur, alors que les progressistes auraient une vision plus futuriste. Les réactionnaires rejettent les personnes ayant des idéologies différentes, ont une tendance au culpabilisme et au complotisme. Il faut pouvoir argumenter, et ce sur des questions telles que “Pourquoi ne doit-on pas tuer ?”. Certains militants animalistes idéalisent parfois les animaux non-humains et recherchent “l’alimentation naturelle de l’homme”. Être progressiste consiste à rejeter l’idée d’un devoir être. L’idée de l’abolition de la prédation humaine, et donc l’animalisme lui-même, est progressiste.

Lire Retours sur les Estivales, déroulement général