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Conférence-débat : André Ménache, directeur d’Antidote Europe, à Rennes
mardi 15 mars 2016, par
A cette occasion, nous avons reçu André Ménache, directeur d’Antidote Europe et vétérinaire de profession, le Mercredi 23 Mars pour une conférence qui a réuni un public de près de 200 personnes.
Après un bilan actuel de l’expérimentation animale en France, en recherche médicale, appliquée et fondamentale, il a exposé les risques et les biais induits par ces pratiques.
André Ménache nous a ensuite présenté la position d’Antidote Europe, comité scientifique qu’il dirige, et qui œuvre pour une science responsable !
Les arguments éthiques contre l’expérimentation animale sont évidents : ils impliquent de la souffrance. Toutefois il existe une argumentation scientifique contre l’expérimentation animale encore méconnue.
En effet, le modèle animal n’est pas prédictif pour l’homme.
S’il est vrai que le chimpanzé est l’une des espèces les plus proches de l’homme d’un point de vue génétique, il n’est pas atteint des mêmes maladies que nous, et certaines maladies sont même spécifiques à son espèce.
A l’inverse, des maladies telles qu’Alzheimer ou le diabète sont uniquement humaines. Les étudier par le biais de modèles animaux implique de créer des dysfonctionnements chez l’animal sain. Les modèles animaux dans ce cas ne permettraient que de traiter les symptômes et non les causes des maladies humaines.
De plus, il existe de nombreuses preuves malheureuses de mortalité humaine, attribuable aux médicaments testés sur animaux (Biotrial, Diane35).
Par ailleurs, le cadre législatif autorisant l’expérimentation animale en France et en Europe est trop peu contraignant.
Bien qu’il soit nécessaire de valider les résultats des tests à l’aide de 2 modèles animaux avant une mise sur le marché d’un médicament, le choix des modèles animaux est libre. De ce fait, les laboratoires peuvent choisir les modèles qui obtiennent les résultats correspondant le mieux à leurs attentes.
Avec le manifeste des 3 R (Affiner, Réduire, Remplacer), les scientifiques peuvent, par exemple « remplacer » une espèce animale (chien, chimpanzé) par une autre (rongeur).
En outre, l’élaboration des protocoles utilisés n’est pas réglementée, et les résultats sur animaux ne sont pas diffusés, sous couvert du secret industriel.
Enfin, Antidote Europe tente de promouvoir l’adoption de méthodes alternatives à l’expérimentation animale en enseignement de la biologie et de la médecine. Les dissections et vivisections imposées en premières années universitaires seraient inutiles pour la grande majorité des étudiants, qui ne seront pas amené à reproduire ces techniques. De plus, des médecins évoquent une différence notable entre l’anatomie animale et humaine : il serait trompeur d’apprendre sur une espèce pour pratiquer sur une autre. Les universités auraient tout intérêt à remplacer l’expérimentation animale par des supports numériques ou des modèles anatomiques telles qu’elles sont utilisées pour l’anatomie humaine.
La conférence a été suivie d’un échange de questions-réponses qui a permis d’approfondir le sujet. Les discussions se sont poursuivies autour d’un buffet végane à prix libre, ainsi que de notre stand d’information.
Plus d’informations sur Antidote Europe, c’est ici !
Une retranscription écrite de la conférence et de l’échange avec le public est disponible ici.
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