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Poème : Dix - Salade d’hybris

samedi 3 mai 2014, par Rémi

Dix

Salade d’hybris

Si l’Humanité : Est Désenchantée

Cataclysmes fous, Qui se précipitent
Et une fois seuls, Se noient dans l’abîme
Las je vous défie, Et la peur m’abîme
Croyez être en vie ; Puis qu’elle vous quitte

Si les utopies : Sont désargentées

Votre hideur est grande, Et nul ne vous voit
Vous avez perdu : Tout sens de morale
Vous avez prié : Pour être normal
Toi cher animal, Entends donc ma voix

Et pardonne donc : Mes obscénités

Chien voici ta patte : Tu en auras quatre
Sois honteux de tout, Car ton œuvre est mince
Jamais tu n’auras : Conscience des Princes
Seul parmi les hommes, Tu garderas l’âtre

Que tu vois briller : Sans nulle clarté

Chat voici ta griffe : Tu en auras vingt
Sois heureux de tout, Car le temps te trompe
Fais feu de tout bois : Afin qu’il te rompe
Et laisse aux humains, la liqueur de vin

Dont ils rassasient : leurs esprits athées

Veau ne sois pas triste : Les humains sont longs
A comprendre bien, Ce qui les dépasse
L’élan de la foi, Fais en carapace
Et ne pleure pas, Quand ils te prendront

T’emmèneront loin : Pour te dépiauter

Poule écoute-moi : Je parle de toi
Toi qui vis trop peu, Nous donnes tes œufs
Nous broierons ensemble, Ta chair et tes yeux
Encore une fois, n’aie pas peur de moi

Dont les rêves doux : sont exécutés

Eléphant d’Afrique, D’Asie ou d’ailleurs
Enfuis-toi encore, Fais trembler la Terre
De tes pas géants, Pour que ta Colère
Meure loin de toi, quand sonnera l’heure

Que ton sang revienne : A ta parenté

Saumon tu t’acharnes, Chaque année bénie
A remonter vite, Fleuves et cascades
Mais nous t’y cueillons, Hardie cavalcade
Et tu finiras, Sur du riz en nid

L’entourer d’une algue : Et l’en ligoter [1]

Petite fourmi, Je ne te vois pas
Tandis que distrait, Mon pas te piétine
Fuis sois prompte et vive, Sauve ta chitine
Et si par hasard… Oh pardonne-moi

Ta vie est si courte : Que peut t’importer ?

Petit escargot, Porte sur ton dos
Ta maison jolie, Pour qu’on te repère
Elle est bien pratique, Pardonne à mon père
De te cuire ainsi, Persil en cadeau

Coquille vidée : Résidence hantée

Cher canard mulard, Crève vite et bien
Que ta douleur soit, Laisse-moi espérer,
De courte durée : Pense à digérer
Une fois au chaud, Dans un citoyen

Le bruit des machines : Non, rien d’éhonté !

Lapin tendre et calme, Nous te trouvons beau
Nous te croqueront, Fort à en craquer
Tes os frêles branches, Avant de vaquer
A d’autres moutons, A d’autres tombeaux

Qui n’existent pas : Et sont avortés

Gardons en mémoire, Tous ceux qui ne peuvent
Sentir sous leurs ailes, Sur leur peau leurs poils
Sous leur ventre chaud, Réduits par les poêles
A l’état de rien, La tendre herbe neuve

Si l’Humanité : Est Désenchantée

10/04/2014
Rémi Bernard, aka Octocolombus

Notes

[1Ton d’une recette de cuisine